Nous avons perdu Antoine CARLOTTI, âgé de 88 ans, un homme simple et vrai, qui faisait partie de notre vie quotidienne et de notre mémoire collective.
Originaire de Pianellu, comme beaucoup d’entre nous, il avait gardé cette fidélité aux racines de la Castagniccia tout en vivant ici, entre plaine et montagne. Berger de métier, il a connu les changements de ce monde rural qu’il aimait tant. Mais ce qui faisait de lui une figure à part, c’était son don, transmis par ses anciens : celui de soulager les souffrances.
Notre « signadore » savait, avec patience, avec des prières anciennes et avec une infinie bienveillance, apaiser les douleurs. Maux de tête, zona, arthrose, brûlures, infertilité… Antoine écoutait, rassurait, réconfortait. Des personnes venaient de toute la Corse, du continent, et parfois même de plus loin, pour chercher auprès de lui ce que la médecine n’avait pas su leur offrir : un espoir, une attention, une main tendue.
Il n’en tirait ni gloire ni vanité. Toujours avec bonhomie, souvent avec humour, il racontait ses expériences, sans jamais se poser en « savant ». C’est cette humilité, mêlée à sa bonté naturelle, qui le rendait si attachant.
Aujourd’hui, nous perdons plus qu’un homme : nous perdons un ami, un confident, un repère.
Aléria est orpheline de son « signadore », mais aussi d’un visage familier, d’un sourire, d’une voix qui savait mettre à l’aise.
Antoine laissera une trace indélébile dans notre village. Il restera, pour nous tous, l’exemple d’une vie au service des autres, vécue avec simplicité et humanité.
À sa famille et à ses proches, j’adresse, en mon nom personnel et au nom de toute la commune d’Aléria, nos condoléances les plus sincères et les plus émues.
Jean-Claude FRANCESCHI